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Diagnostiquer un SED

Le diagnostic de SED non vasculaire

« Le diagnostic des syndromes d’Ehlers-Danlos se construit grâce à des éléments d’anamnèse personnels et familiaux. Il devrait être idéalement posé par des praticiens ayant acquis une expertise clinique au sein d’un centre de référence ou de compétences.
Le diagnostic de certitude repose sur la confirmation génétique réalisée dans le cadre d’une consultation de génétique spécialisée dans les SED, sauf pour le type hypermobile (SEDh), dont les bases génétiques ne sont pas encore identifiées et dont le diagnostic repose sur une grille de critères cliniques (en annexe 3). Si l’ensemble des critères nécessaires pour parler de SEDh ne sont pas remplis, le terme de pathologies du spectre de l’hypermobilité peut être utilisé, après avoir éliminé les diagnostics différentiels ». PNDS, page 8.

« On parle de Syndromes d’Ehlers-Danlos quand on a une association pathologique d’une hyperlaxité généralisée, d’une hyperélasticité cutanée et de signes de fragilité des tissus qui peuvent s’exprimer de façon différente, à différents âges de la vie ».

Dr C. Michot médecin généticien

Le SED de type hypermobile (SEDh) est le plus fréquent, mais ses bases moléculaires restent à découvrir. Son diagnostic est donc uniquement clinique, d’où l’importance des nouveaux critères, pour homogénéiser les pratiques médicales. Le terme de pathologies du spectre de l’hypermobilité est désormais utilisé pour les patients qui ne remplissent pas ces critères, mais qui partagent des caractéristiques communes avec le SEDh (hyperlaxité et douleurs, notamment). Les diagnostics différentiels sont nombreux (pathologies neuromusculaires et rhumatologiques) et doivent être recherchés (1, 2).

« Il est important de bien typer le Syndrome d’Ehlers-Danlos dont souffre un patient car cela permet d’adapter la surveillance, les recommandations et les précautions de prise en charge ».

Dr K. Bénistan médecin clinicien

Les outils

photo de crayon de papier posé sur une fiche figurant des cases à cocher illustrant la notion de critères

Critères diagnostiques pour le SEDh

Cette checklist est destinée aux médecins de toutes spécialités afin d’être en mesure de diagnostiquer un SEDh.
Fiche téléchargeable en format pdf ICI.

gros plan main de médecin rédigeant une prescription médicale illustrant la prise en charge

Fiche clinique SED (Docteur Karelle Bénistan)

Pour une suspicion de SED non vasculaire.
Fiche téléchargeable en format pdf ICI.

vieux médecin barbu penché sur son bureau el lisant un dossier illustrant une consultation

Synthèse à destination du médecin traitant

Extraite du Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS).
Fiche téléchargeable en format pdf ICI.

jeune femme de dos joignant ses deux mains dans son dos illustrant l'hypermobilité

Le score de Beighton

Le score de Beighton (BS) est un ensemble de manœuvres dans un système de notation en neuf points, utilisé comme méthode standard d’évaluation de l’hypermobilité articulaire généralisée (en anglais GJH). Vidéo diagnostic de la filière OSCAR.

Suspicion de SED non vasculaire

diagramme arbre décisionnel en cas de suspicion d'un SED non vasculaire

Devant une suspicion de SED (quel que soit le type), les principaux signes à rechercher sont : histoire familiale de SED, difficultés de cicatrisation, hématomes anormaux, hyperextensibilité cutanée, hyperlaxité articulaire (dépistée par le score de Beighton), entorses et luxations multiples, scoliose, douleurs articulaires, fragilité des tissus conjonctifs, fatigabilité anormale. PNDS 2020, p. 8.

Le SED vasculaire

Le Pr. Xavier Jeunemaitre, responsable du centre de référence des maladies vasculaires rares, nous détaille le syndrome d’Elhers-Danlos vasculaire et sa prise en charge.

Il existe différentes formes de syndromes d’Ehlers Danlos, dont le syndrome d’Ehlers Danlos vasculaire (anciennement type IV) qui est une maladie génétique rare (1 patient / 150 000) due à des mutations hétérozygotes du gène COL3A1 touchant le collagène de type III.
Sa transmission est autosomique dominante, non liée au sexe puisque le gène COL3A1 se situe sur le chromosome 2.

Comme la plupart des gènes, le gène COL3A1 est présent en 2 exemplaires dans notre génome. Il suffit qu’une des 2 copies soit défectueuse pour que la production de collagène de type III soit altérée et pour que la maladie soit possible. Le collagène de type III est particulièrement présent dans les vaisseaux (artères et veines), les intestins, la peau, l’utérus, mais aussi dans les poumons, le foie, la rate et les capsules articulaires. Centre de référence des maladies vasculaires rares.

Comment se manifeste-t-il ?

Diagnostic différentiels

Le plus souvent, il se manifeste dans l’enfance par un certain nombre de signes mineurs, en particulier des hématomes faciles et une certaine fragilité cutanée. La gravité de l’affection tient à la fragilité tissulaire, et les patients sont prédisposés à la survenue de rupture spontanée vasculaire, digestive et utérine. Ces complications, rares dans l’enfance, touchent 25 % des patients avant l’âge de 20 ans, et 80 % avant l’âge de 40 ans.

Le syndrome d’Ehlers Danlos vasculaire peut être confondu chez l’enfant avec un syndrome de Silverman ou des troubles de la coagulation comme l’hémophilie. Chez l’adulte, il peut entraîner des confusions avec d’autres formes de syndrome d’Ehlers Danlos, la maladie de Marfan…

Comment poser le diagnostic d’un SEDv ?

La maladie se diagnostique le plus souvent à l’occasion d’une complication vasculaire ou digestive. Elle peut aussi être retrouvée lors d’une recherche génétique familiale, lorsqu’un des membres de la famille est atteint.
Le diagnostic est essentiellement clinique, fondé en particulier sur un aspect caractéristique du visage, une peau fine et transparente, des veines anormalement visibles, une tendance aux hématomes, et des complications vasculaires, digestives, et obstétricales chez les femmes. D’autres signes, tels une certaine fatigabilité et fragilité cutanée, un aspect prématurément vieilli des mains, des problèmes de subluxation de l’articulation temporo-mandibulaire, des varices précoces, une alopécie précoce, peuvent être observés. Le diagnostic repose donc sur un faisceau d’arguments cliniques, avec des critères majeurs et mineurs (critères de Villefranche édictés en 1997). En présence d’au moins deux critères majeurs, le diagnostic est fortement suspecté et une recherche de la mutation du gène COL3A1 est justifiée. Les critères de Villefranche ont été actualisés en 2017 : La classification internationale 2017 des syndromes d’Ehlers-Danlos.
La présence d’un ou de plusieurs critères diagnostics mineurs peut conforter la suspicion du diagnostic mais ne peut suffire à l’affirmer. La réalisation d’un arbre généalogique peut permettre d’identifier des membres de la famille possiblement atteints, afin de leur proposer un diagnostic et un suivi.

L’analyse moléculaire directe (étude de l’ADN) permet de préciser l’anomalie au niveau du gène COL3A1 et permet un conseil génétique, voire un diagnostic prénatal pour la famille étudiée. Cette analyse génétique se fait à partir d’une prise de sang classique, et si nécessaire à partir d’un prélèvement buccal ou d’un prélèvement d’un tissu lésé. Nous ne réalisons plus de façon systématique de biopsie cutanée pour l’étude de la sécrétion du collagène de type 3 par les fibroblastes cutanés mis en culture. Si la mutation est présente, il faut la reconfirmer par un second prélèvement.
L’annonce diagnostique est effectuée en consultation, en présence du médecin référent.
Le conseil génétique est une phase importante de la prise en charge diagnostique, avec en particulier la proposition de réaliser un screening familial selon le contexte. Les patients atteints ont un risque de 50% de transmettre la maladie à leurs enfants. Parfois, la mutation n’est pas retrouvée chez les ascendants et on parle alors de mutation de novo qui pourra toutefois être transmise aux enfants selon les mêmes modalités (risque de 50%).

Le diagnostic génétique prénatal peut être envisagé dans les familles où la mutation est connue. La choriocentèse ou l’amniocentèse comportent néanmoins des risques lorsque la femme est atteinte du syndrome d’Ehlers Danlos de type vasculaire, et doivent être discutées avec un spécialiste. Centre de référence des maladies vasculaires rares.

Critères mineurs

  • Ecchymoses sans relation avec un traumatisme identifié et/ou dans des sites inhabituels tels que les joues et le dos.
  • Peau translucide, fine avec une visibilité veineuse accrue
  • Apparition de caractéristiques faciales
  • Pneumothorax spontané
  • Acrogérie
  • Talipesequinovarus (pied bot)
  • Dislocation congénitale de la hanche
  • Hypermobilité des petites articulations
  • Rupture des tendons et des muscles
  • Kératocône
  • Récession et fragilité gingivale
  • Varices à début précoce (avant l’âge de 30 ans et nullipare s’il s’agit d’une femme)

Critères majeurs

  • Antécédents familiaux de SEDv avec variant causal deCOL3A1identifié
  • Rupture artérielle à un âge jeune
  • Perforation spontanée du côlon sigmoïde en l’absence de maladie diverticulaire connue ou autre pathologie intestinale
  • Rupture utérine durant le troisième trimestre en l’absence de sévères lésions périnéales antérieures et/ou de la cicatrice d’une précédente césarienne
  • Formation d’une fistule du sinus averneux (CCSF) en l’absence de traumatisme

webconférence FAVA-Multi intitulée « Bilan, modalités de suivi et principales complications du Syndrome d’Ehlers-Danlos vasculaire » du 29 septembre 2021

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